mercredi 18 juillet 2018

Chronique : Les visages de Victoria Bergman tome 1, Persona, Erik Axl Sund



Auteur : Erik AXL SUND
Titre : Les visages de Victoria Bergman, tome 1 - Persona

Edition : Babel noir
Thriller - Fiction

Ma note : 17/20




Petite lecture non prévue au programme. Il y a des livres comme ça, qui vous tombent dessus sans crier gare… Et une chose est sure : il faut savoir faire confiance à son instinct de lecteur ! J’avais sélectionné cet ouvrage afin de l’offrir à mon père mais les conseils de la libraire qui m’a gentiment aiguillée dans ma recherche m’ont fait envie… Et je n’ai pas résisté : j’ai profité de l’avoir sous la main pour me lancer et le lire…

Voici la quatrième de couverture : 
 « Une psychothérapeute suit deux patients difficiles : Samuel Baï, un enfant soldat de Sierra Leone, et Victoria Bergman, une femme visiblement traumatisée depuis l'enfance. Tous deux présentent les mêmes symptômes : des signes de personnalités multiples. Avec ce premier roman sombre et rageur, Erik Axl Sund signe un polar post-punk électrisant et remet l'urgence au cœur du genre. »


J’aime beaucoup les thrillers. Mais je n’ai que rarement eu l’occasion de me laisser happer à ce point par une énigme – non résolue qui plus est ! Victoria est une femme passionnante, avec une histoire horrifiante. Chaque page apporte son lot d’horreurs et d’abominations. Je ne vais pas vous le cacher : c’est une lecture effroyable, dur, écœurante même par moments.

Mais l’auteur a su diriger avec savoir-faire l’enquête pour que, plus que l’horreur, la curiosité nous pousse à tourner les pages une part une. Plus encore, j’ai énormément apprécié la façon dont l’auteur a construit son récit autour de personnages secondaires, faisant de son personnage principal le marginal de son ouvrage, le personnage que l’on ne voit que très peu, qu’occasionnellement. Ce renversement du mode narratif aiguise davantage notre curiosité.

Autre personnage à m’avoir tout particulièrement intrigué : il s’agit de l’enquêtrice chargée de l’affaire. Encore une fois, l’auteur est parvenu à créer un personnage avec une dimension réelle bluffant. Il est parvenu à rendre à travers ce premier tome toute les contradictions que peut éprouver une femme enquêtrice, mère au foyer et sentimentalement perturbée.

La fin de ce premier tome me laisse cependant perplexe : jusque-là, l’auteur avait maintenu un brouillard savamment construit autour de la solution de l’énigme. Et là, dernière page… Et révélation. Soudain, tout s’éclaire… J’ai du mal à comprendre pourquoi l’auteur nous révèle si soudainement, sans prévenir, le fin mot de l’histoire : que va-t-il se passer dans les deux prochains 
tomes de cette trilogie ?

Alors certes, je suis perplexe, et je me demande ce à quoi je dois m’attendre pour les volumes à venir. Mais j’ai adoré l’énigme proposée par l’auteur, ses personnages, sa façon de nous mener, nous lecteur, exactement là où il le désirait avec une rare habilité… Bref. Un très bon moment en compagnie d’un des thrillers les plus noirs et les plus morbides que j’ai jamais lus.