Auteur : Erik AXL SUND
Titre : Les visages de Victoria Bergman, tome 1 - Persona
Edition : Babel noir
Thriller - Fiction
Ma note : 17/20
Petite
lecture non prévue au programme. Il y a des livres comme ça, qui vous tombent
dessus sans crier gare… Et une chose est sure : il faut savoir faire
confiance à son instinct de lecteur ! J’avais sélectionné cet ouvrage afin
de l’offrir à mon père mais les conseils de la libraire qui m’a gentiment
aiguillée dans ma recherche m’ont fait envie… Et je n’ai pas résisté :
j’ai profité de l’avoir sous la main pour me lancer et le lire…
Voici la quatrième de couverture :
« Une psychothérapeute suit deux patients difficiles : Samuel Baï, un enfant soldat de Sierra Leone, et Victoria Bergman, une femme visiblement traumatisée depuis l'enfance. Tous deux présentent les mêmes symptômes : des signes de personnalités multiples. Avec ce premier roman sombre et rageur, Erik Axl Sund signe un polar post-punk électrisant et remet l'urgence au cœur du genre. »
J’aime beaucoup les
thrillers. Mais je n’ai que rarement eu l’occasion de me laisser happer à ce
point par une énigme – non résolue qui plus est ! Victoria est une femme
passionnante, avec une histoire horrifiante. Chaque page apporte son lot
d’horreurs et d’abominations. Je ne vais pas vous le cacher : c’est une
lecture effroyable, dur, écœurante même par moments.
Mais l’auteur a su diriger
avec savoir-faire l’enquête pour que, plus que l’horreur, la curiosité nous
pousse à tourner les pages une part une. Plus encore, j’ai énormément apprécié
la façon dont l’auteur a construit son récit autour de personnages secondaires,
faisant de son personnage principal le marginal de son ouvrage, le personnage
que l’on ne voit que très peu, qu’occasionnellement. Ce renversement du mode
narratif aiguise davantage notre curiosité.
Autre personnage à m’avoir
tout particulièrement intrigué : il s’agit de l’enquêtrice chargée de
l’affaire. Encore une fois, l’auteur est parvenu à créer un personnage avec une
dimension réelle bluffant. Il est parvenu à rendre à travers ce premier tome
toute les contradictions que peut éprouver une femme enquêtrice, mère au foyer
et sentimentalement perturbée.
La fin de ce premier tome me
laisse cependant perplexe : jusque-là, l’auteur avait maintenu un
brouillard savamment construit autour de la solution de l’énigme. Et là,
dernière page… Et révélation. Soudain, tout s’éclaire… J’ai du mal à comprendre
pourquoi l’auteur nous révèle si soudainement, sans prévenir, le fin mot de
l’histoire : que va-t-il se passer dans les deux prochains
tomes de cette
trilogie ?
Alors certes, je suis
perplexe, et je me demande ce à quoi je dois m’attendre pour les volumes à
venir. Mais j’ai adoré l’énigme proposée par l’auteur, ses personnages, sa
façon de nous mener, nous lecteur, exactement là où il le désirait avec une
rare habilité… Bref. Un très bon moment en compagnie d’un des thrillers les
plus noirs et les plus morbides que j’ai jamais lus.