mardi 26 juin 2018

Chronique : Les salauds devront payer, Emmanuel Grand



Auteur : Emmanuel GRAND
Titre : Les salauds devront payer

Edition : Le livre proche
Polar - Fiction

Ma note : 15/20



Ce qui m’a attiré vers ce livre, dans un premier temps, c'est sa couverture rouge coquelicot. Autant dire que c’est une couleur plutôt atypique et cela m’a intrigué. Détenant le « prix des lecteurs, sélection 2017 », Les salauds devront payer m’a donné envie de savoir ce qu’il contenait et je me suis risquée à en lire la quatrième de couverture.

« Wollaing. Une petite ville du Nord minée par le chômage. Les usines se sont transformées en friches et, en dehors des petits boulots et du fric de drogue, l’unique moyen de boucler les fins de mois est de frapper à la porte de prêteurs véreux. A des taux qui tuent… Aussi, quand la jeune Pauline est retrouvée assassinée dans un terrain vague, tout accuse ces usuriers modernes et leurs méthodes musclées. Mais derrière ce meurtre, le commandant de police Erik Buchmeyer distingue d’autres rancœurs. D’autres salauds. »


Je me suis lancée dans cette lecture avec enthousiasme. Je suis une amatrice de thrillers et celui-ci s’annonçait passionnant. Dès les premières lignes, j’ai été frappée par le style de l’auteur, avec ses particularités bien marquées qui participaient à la création de l’ambiance globale de l’ouvrage.

Cependant, la première partie du livre m’a déstabilisée. J’étais un peu perdue entre un récit presque historique de guerre et l’enquête policière annoncée par le résumé de l’ouvrage qui n’arrivait pas : l’auteur nous a, dans un premier temps, placé dans des espace-temps complètement différents qui ne semblent avoir aucun lien avec le meurtre annoncé. L’histoire en elle-même commence à la cinquantième page, ce qui est plutôt étrange. Et puis au fil des pages, ce petit écart de l’auteur prend tout son sens, le lien se fait en douceur entre le passé et le présent, donnant au récit d’Emmanuel Grand une profondeur, un réalisme comme on en rencontre peu dans les ouvrages du genre.

Lire Les salauds devront payer a été une expérience véritablement agréable. Au-delà des démêlés propres au récit policier, l’auteur donne à apprécier un véritable ensemble social, avec son passé, ses secrets, ses réalités plus souvent dures que tendres, ses petits miracles, ses cotés aussi cruels qu’attendrissants. Plus que la résolution d’un meurtre, ce livre nous plonge dans le quotidien des habitants de Wollaing, dans leur réalité, nous révèle leurs rêves, leurs aspirations.

J’ai beaucoup apprécié suivre tour à tour la victime du meurtre, les enquêteurs possédant des personnalités opposées, leurs propres démons, leurs propres combats. On assiste à un mélange des vies privées de chacun des personnages au profit de l’enquête que l’on mène nous, lecteur, en lisant cet ouvrage. Et malgré une multitude d’indices laissés à notre appréciation… L’auteur parvient malgré tout à nous surprendre à la fin.

Peut-être est-ce moi qui me suis laissée surprendre, en dépit des éléments qui auraient pu logiquement me mener à la conclusion de l’enquête. Mais j’ai éprouvé tellement de plaisir en lisant, en m’intégrant au quotidien des personnages que je n'ai aucun regret à l’idée de m’être laissée bercer par l’auteur jusqu’à la dernière ligne.