vendredi 29 juin 2018

Chronique : Les oiseaux se cachent pour mourir, Colleen Mac Cullough


Auteur : Colleen Mac Cullough
Titre : Les oiseaux se cachent pour mourir

Edition : Pocket poche
Romance - Fiction

Ma note : 14/20



Cet ouvrage a attiré mon attention suite aux conseils d’une amie. Elle avait l’air tellement enthousiaste que je me suis prêtée au jeu. Cependant, j’ai failli ne pas le lire, en raison de la mauvaise réputation que Les oiseaux se cachent pour mourir a contracté auprès de beaucoup de gens de mon entourage. Et puis finalement, j’ai cédé à ma curiosité et je me suis plongée dans cet ouvrage avec autant d’appréhension que d’attentes, intriguée par le fait qu’il puisse susciter deux avis aussi radicalement opposés.

En voici donc le résumé :
 « Ecrasé par le soleil brulant d’Australie, le domaine de Drogheda déploie ses miliers d’hectares à perte de vue. Sur ces terres, les Cleary vont pouvoir entamer une nouvelle vie, loin de la misère qu’ils ont connue dans leur Nouvelle-Zélande natale. Pour Meggie, neuf ans, la seule fille de cette famille de huit enfants, ce nouveau départ se présente sous les traits du prête Ralph de Bricassart. Séduisant, doux, généreux, le jeune homme la marque à jamais, lui inspirant des sentiments qui ne cessent de grandir au fil des ans…Pour se délivrer de cette attirance réciproque, la belle Meggie n’a plus le choix à présent : elle se résout à accepter les avances d’un saisonnier, Luke O’Neill. Quant à Ralph, fidèle à sa vocation, il décide de poursuivre sa carrière ecclésiastique loin de cet amour qu’il croit impossible... »


La lecture de cet ouvrage s’est déroulée en plusieurs temps pour moi. Tout d’abord, j’ai été happée par l’univers de Meggie enfant, des relations étranges que Frank entretenait avec ses deux parents, de la famille Cleary toute entière. J’ai apprécié être plongée en nouvelle Calédonie à l’époque où l’agriculture et l’élevage étaient encore les principales sources de revenus. Je m’attendais à une romance calme et ordinaire, l’histoire de deux jeunes gens qui tombent amoureux et qui finissent leur vie ensemble.

Mais l’arrivée du Père Ralph bouscula tout l’univers de l’œuvre. La scène de l’ouverture successive de barrières m’a rappelé une série télévisée que j’avais détestée quelques années plus tôt… Et c’est avec horreur que j’ai réalisé que Les oiseaux se cachent pour mourir était en fait l’œuvre originale dont cette série était l’adaptation. J’ai hésité à continuer ma lecture ou à l’abandonner définitivement tant l’adaptation télévisée m’avait déplue.

Mais j’ai finalement continué à lire et je ne le regrette absolument pas. Le personnage de Meggie prend de l’épaisseur au fur et à mesure qu’elle grandit et son apogée arrive lors de son mariage, de la naissance de sa fille. La romance était loin d’être aussi prévisible que ce que j’avais imaginé et je me suis prise au jeu de Ralph et de Meggie. J’ai adoré suivre leurs rencontres, leurs pensées, leurs espoirs, leurs déceptions, leur tristesse aussi.

Au bout du compte, Les oiseaux se cachent pour mourir est une œuvre très différente de ce à quoi je m’attendais. Davantage qu’une romance, on a le récit de l’émancipation des femmes d’une famille où la terre est autant un refuge qu’une prison. On a le récit d’une famille où la terre finit par empêcher ses habitants de vivre et où la seule échappatoire réside dans l’exil. Mais, plus encore, on a le récit d’une libération féminine entre la mère de Meggie, qui n’a pu vivre son amour et qui est restée à Drogheda, de Meggie, qui a profité de ce que l’homme qu’elle aimait avait à lui offrir avant de retourner à Drogheda et d’y renoncer… Puis de Justine qui elle, quitte Drogheda pour suivre sa voie, celle de l’art et de l’amour.

Je ne regrette absolument pas cette lecture qui s’est révélée bien plus intéressante que ce que je pensais en premier lieu et qui m’a permis de me défaire définitivement du mauvais souvenir que m’avait laissé la série télévisée.