mercredi 25 juillet 2018

Chronique : Kushiel tome 1, La marque, Jacqueline Carey



Auteur : Jacqueline CAREY
Titre : Kushiel, tome 1 - La marque

Edition : Milady
Fantastique - Fiction

Ma note : 9/20




Lorsque j’étais plus jeune, je lisais énormément d’ouvrages de fantasy, de fantastique, d’héroïco-fantasy aussi. Et je suis un jour tombée sur la trilogie Kushiel. J’en avais lu un extrait qui m’avait intrigué mais sans plus. J’en avais remis sa lecture à plus tard. Et c’est presque six ans après que je me suis finalement décidée à commencer en lire le premier volume.

Le résume pour les curieux : 
« Phèdre a été marquée par le dieu Kushiel, ce qui lui vaut d'éprouver à jamais le plaisir dans la douleur. Un don unique et cruel qui a fait d'elle la plus convoitée des courtisanes… et une espionne exceptionnelle. Très vite, Phèdre va découvrir l'existence d'un complot mortel qui pèse sur son peuple, et se retrouver embarquée dans une aventure épique et déchirante, qu'il lui faudra mener jusqu'au bout. »


Le début de ce premier tome est vraiment très entraînant. On est très vite pris par la prose simple et claire de l’auteur qui nous présente un univers très particulier ou l’amour et l’acceptation de l’autre prime sur le reste avant tout. Et au milieu de tout cela, une enfant qui, elle, est rejetée, incomprise. Forcément, cela a de quoi intriguer, outre le fait que la figure de l’héroïne qui se démarque du reste du monde par une anomalie devient un système récurrent dans la littérature jeunesse.

J’ai été surprise également par l’audace de l’auteure : en effet, au-delà de l’amour, c’est autour du sexe qu’est construite la société toute entière dans son ouvrage. Certaines scènes très détaillées me permettent de dire qu’il est préférable d’attendre un certain âge avant de lire cette trilogie (et quand je pense que j’ai failli le lire à 14 ans à peine…). Peut-être pourrait-on espérer un signalement pour éviter que de trop jeunes lecteurs soient confrontés à des ouvrages aussi crus ?

Enfin bref. J’ai beaucoup apprécié le concept de cette trilogie. Ce que j’ai beaucoup moins aimé en revanche, c’est l’aspect politique qui, dans le deuxième tiers du volume, est beaucoup trop présent. Les successions de présentations, de titres, de liens familiaux, etc… M’ont assommée. Je sais que c’était indispensable pour le bon déroulement de l’intrigue de l’œuvre, mais tout de même. Trop de noms inconnus – qui ne réapparaissent de plus pas par la suite – ou de détails qui apparaissent d’un coup peuvent gêner la lecture et ça a été mon cas.

J’ai été soulagée dans la dernière partie du récit lorsque l’auteur est revenu à un ton plus narratif. La toute fin du tome m’a, cependant, désagréablement surprise. Alors que tout semblait logiquement arriver à son terme, on a la sensation que l’auteur a forcé une ouverture pour permettre l’annonce d’un second tome. Et ça, j’ai vraiment du mal. J’aime suivre l’évolution des personnages au cours d’un récit. Et ce revirement de dernière seconde me laisse un arrière-gout acre très désagréable.

Mon avis sur ce tome est donc très mitigé. J’aime beaucoup les valeurs défendues par l’auteur, j’aime bien les personnages principaux (beaucoup même. J’ai pleuré lors d’un certain épisode…) mais la lourde partie consacrée à la description de liens politiques et la fin ouverte forcée me déplaisent trop pour me donner envie de lire la suite. Avec un peu de temps, peut-être… Lorsque mon envie de savoir ce que deviendront les personnages l’aura emporté sur le reste.