Auteur : Jacqueline CAREY
Titre : Kushiel, tome 1 - La marque
Edition : Milady
Fantastique - Fiction
Ma note : 9/20
Lorsque j’étais plus
jeune, je lisais énormément d’ouvrages de fantasy, de fantastique, d’héroïco-fantasy
aussi. Et je suis un jour tombée sur la trilogie Kushiel. J’en avais lu un extrait qui m’avait intrigué mais sans
plus. J’en avais remis sa lecture à plus tard. Et c’est presque six ans après
que je me suis finalement décidée à commencer en lire le premier volume.
Le résume pour les curieux :
« Phèdre a été marquée par le dieu Kushiel, ce qui lui vaut d'éprouver à jamais le plaisir dans la douleur. Un don unique et cruel qui a fait d'elle la plus convoitée des courtisanes… et une espionne exceptionnelle. Très vite, Phèdre va découvrir l'existence d'un complot mortel qui pèse sur son peuple, et se retrouver embarquée dans une aventure épique et déchirante, qu'il lui faudra mener jusqu'au bout. »
Le début de ce premier
tome est vraiment très entraînant. On est très vite pris par la prose simple et
claire de l’auteur qui nous présente un univers très particulier ou l’amour et
l’acceptation de l’autre prime sur le reste avant tout. Et au milieu de tout
cela, une enfant qui, elle, est rejetée, incomprise. Forcément, cela a de quoi
intriguer, outre le fait que la figure de l’héroïne qui se démarque du reste du
monde par une anomalie devient un système récurrent dans la littérature
jeunesse.
J’ai été surprise également
par l’audace de l’auteure : en effet, au-delà de l’amour, c’est autour du
sexe qu’est construite la société toute entière dans son ouvrage. Certaines
scènes très détaillées me permettent de dire qu’il est préférable d’attendre un
certain âge avant de lire cette trilogie (et quand je pense que j’ai failli le
lire à 14 ans à peine…). Peut-être pourrait-on espérer un signalement pour
éviter que de trop jeunes lecteurs soient confrontés à des ouvrages aussi
crus ?
Enfin bref. J’ai beaucoup
apprécié le concept de cette trilogie. Ce que j’ai beaucoup moins aimé en
revanche, c’est l’aspect politique qui, dans le deuxième tiers du volume, est
beaucoup trop présent. Les successions de présentations, de titres, de liens
familiaux, etc… M’ont assommée. Je sais que c’était indispensable pour le bon
déroulement de l’intrigue de l’œuvre, mais tout de même. Trop de noms inconnus
– qui ne réapparaissent de plus pas par la suite – ou de détails qui
apparaissent d’un coup peuvent gêner la lecture et ça a été mon cas.
J’ai été soulagée dans la
dernière partie du récit lorsque l’auteur est revenu à un ton plus narratif. La
toute fin du tome m’a, cependant, désagréablement surprise. Alors que tout
semblait logiquement arriver à son terme, on a la sensation que l’auteur a forcé
une ouverture pour permettre l’annonce d’un second tome. Et ça, j’ai vraiment
du mal. J’aime suivre l’évolution des personnages au cours d’un récit. Et ce
revirement de dernière seconde me laisse un arrière-gout acre très désagréable.
Mon avis sur ce tome est
donc très mitigé. J’aime beaucoup les valeurs défendues par l’auteur, j’aime
bien les personnages principaux (beaucoup même. J’ai pleuré lors d’un certain
épisode…) mais la lourde partie consacrée à la description de liens politiques
et la fin ouverte forcée me déplaisent trop pour me donner envie de lire la
suite. Avec un peu de temps, peut-être… Lorsque mon envie de savoir ce que
deviendront les personnages l’aura emporté sur le reste.