mercredi 20 juin 2018

Chronique : Kafka sur le rivage, Haruki Murakami



Auteur : Haruki MURAKAMI
Titre : Kafka sur le rivage

Edition : 10/18
Roman - Fiction

Ma note : Coup de cœur  (💗)



Kafka sur le rivage était ma toute première lecture d’un auteur asiatique. On m’avait souvent recommandé Murakami jusque-là avant que, sur un coup de tête, je ne me décide non pas pour sa série connue 1Q84 mais pour ce roman au titre intriguant. Pour être tout à fait honnête, je ne savais pas à quoi m’attendre mais j’attendais beaucoup de cet auteur – de part tous les éloges qu’on m’en avait faits. J’ai mis longtemps à me lancer dans cette lecture par peur d’être, à un moment ou à un autre, déçue.

En voici le résumé pour les curieux que cela intéresse :
« Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d’esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d’autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité. »



Parler d’un ouvrage aussi complet est une tâche relativement ardue. Kafka sur le rivage est un roman qui mêle poésie, onirisme, fantastique, réflexions philosophiques et quête identitaire. On découvre à chaque page une nouvelle facette du héros, de son entourage, de ses pensées, du monde qui l’entoure, et chaque détail modifie notre propre vision, non seulement de l’histoire, mais également du monde qui nous entoure, nous, en tant que lecteur.

Sur un fond de mythe d’Œdipe, Murakami est parvenu, dans cet ouvrage, à toucher à nombre de problématiques de la vie actuelle : définition du genre, le féminisme, l’indépendance, l’adolescence, l’idée même de grandir, la mélancolie, la mort, le deuil. Mais il aborde tout cela sous un angle particulier, propre à la plume de cet auteur qui a su me charmer page après page, ligne après ligne : à mi-chemin entre la réalité et l’onirisme, un rêve éveillé ou la seule réalité tangible est celle que l’on accepte de concevoir.

Ce livre m’a captivé dès la première intervention de l’enfant appelé Corbeau : ce personnage énigmatique qui sert de fil conducteur au lecteur et au personnage principal tout au long de l’histoire qui nous est racontée. Corbeau est à la fois auteur, pédagogue, protagoniste, omniscient, tout puissant, négligeable. À la fois tangible et non palpable, il est omniprésent dans Kafka sur le rivage sans être jamais réellement là.

Cet ouvrage de Murakami a su me happer complètement dès ses premières lignes, jusqu’à la fin. J’avais envie d’en savoir toujours plus, de comprendre, d’avancer avec les personnages. Une fois cette lecture terminée, j’ai presque été prise au dépourvue. Mais nul ne doute que Kafka sur le rivage restera un des livres à m’avoir marqué suffisamment pour influer sur ma conception des choses.